Google Traduction

Google-Translate-English to French Google-Traduction-Français-en-espagnol  Google-Traduction-Français-en-allemand  Google-Traduction-Français-en-italien  Google-Traduction-Français-en-allemand BETA Google-Translate-Chinese (Simplifié) BETA Google-Traduction-Français-en-japonais  Google-Traduction-Français-en-coréen BETA
Traduit par
+ Obtenir ce Widget

mardi 9 septembre 2008

"Primum, non nocere!" - Quand le remède est pire que le mal...

Les incroyables méfaits du «dépistage»
du cancer du sein
Des pavés dans la mare.
En mars 2005, le "Journal européen du cancer" a fait paraître dans deux numéros successifs un article de revue et un commentaire éditorial questionnant fondamentalement la représentation classique du cancer et les pratiques de soins en vigueur.
Le commentaire éditorial explique très simplement que le résultat de l’examen au microscope d’un prélèvement ponctuel n’est pas toujours prédictif d’une véritable maladie cancéreuse.
Preuve en sont les nombreux diagnostics de cancers obtenus lorsqu’on les recherche dans les seins de femmes décédées d’une cause indépendante du cancer.
D’autres preuves proviennent de la comparaison de la fréquence des diagnostics dans deux groupes de femmes où l’un est dépisté plus souvent que l’autre. Après plusieurs années de recul, l'on constate un nombre plus élevé de diagnostics de cancers dans le groupe dépisté, sans compensation ultérieure.
«Autrement dit, un inconvénient du dépistage est de détecter des cancers qu’il eût mieux valu ignorer.»
Les sur-diagnostics non prédictifs d’une véritable maladie cancéreuse, augmentent d’autant plus que les tumeurs examinées sont petites.
Le paradoxe du dépistage
Dépistage = Plus de pseudo-cancers
Renforcement du dépistage = Encore plus de pseudo-cancers
Illusion d’efficacité des soins
Plus on dépiste, plus la fréquence des diagnostics augmente à cause des sur-diagnostics. Soignés inutilement, ils donnent alors l’illusion de l’efficacité des traitements et renforcent à tort la confiance du médecin dans l’efficacité du dépistage. La revue «Oncologie» a répercuté en français le résumé d’une communication sur ce sujet au cours européen d’oncologie de décembre 2005.
Au cours de la discussion un graphique a été projeté montrant que le nombre de diagnostics en excès à partir de 1980 jusqu’en 2000 avoisinait 200.000. Cette épidémie de diagnostics suivis de traitement mutilants et dangereux est un résultat plausible du sur diagnostic. Son ampleur représente 3,6 fois l’épidémie de Sida maladie, hommes et femmes inclus, observée pendant la même période en France.
par ailleurs, il est démontré que la chirurgie du cancer du sein perturbe l’histoire naturelle de la véritable maladie cancéreuse et stimule la manifestation des métastases.
L’intensification de l’activité chirurgicale consécutive au dépistage est significativement associée, trois ans plus tard, à une mortalité par cancer du sein plus élevée qu’attendue.

La genèse de l’extension du dépistage
Pour poser son diagnostic avant l’apparition d’une symptomatologie perçue, le médecin examine les patientes en recourant à des outils techniques toujours plus performants. L’évolution des techniques en médecine est donc étroitement liée au dépistage. L’histoire montre que cette intrusion de la technique dans la pratique médicale a été renforcée par deux composantes issues de politiques institutionnelles indépendantes des valeurs hippocratiques: la démagogie, puis, secondairement, le profit issu du marché des soins.
La promotion du dépistage s’est faite par des conférences et des articles, sans qu’on dispose d’aucune preuve de son efficacité,
Pendant 20 ans, alors que la fréquence des interventions chirurgicales augmente considérablement, la mortalité par cancer du sein ne change pas.
Il n’y a pas de différence de survie selon qu’on pratique une mastectomie radicale de Halsted ou une exérèse moins mutilante.
Dés lors où des moyens sont consacrés au dépistage, ils ne sont plus disponibles pour d’autres buts.
En fait, le dépistage du cancer n’est pas une priorité.
Le temps et la compétence médicale dévolus aux activités de dépistage ne sont alors plus accessibles aux femmes qui présentent un problème de santé.
En cancérologie, le pouvoir du médecin procède d’abord de la peur de la maladie cancéreuse et de la mort.
C’est au médecin de décider de ne pas s’engager dans l’acharnement thérapeutique et de ne pas prendre l’initiative d’investigations inutiles, voire néfastes.
Les textes de l’école de Cos, datant d’il y a plus de 2000 ans, présentent ce discernement comme une condition essentielle pour être un médecin authentique, par opposition au médecin de nom.
Selon Hippocrate, le vrai médecin doit se référer à celui qui compte les succès et les échecs pour exercer ce discernement. Il définit ainsi une des fonctions essentielles de l’épidémiologie clinique. Le médecin qui n’a pas la force de caractère nécessaire pour dissocier les cas où les soins sont justifiés ou non cède à la demande, surtout s’il s’agit d’une maladie réputée létale. Hippocrate dénonce ce médecin comme un insensé.
L’exercice de l’art médical respectueux des valeurs hippocratiques confère une plénitude de vie faite de découverte de soi et des autres. Le conflit d’intérêt est incompatible avec le respect des règles de déontologie médicale. Il trompe la confiance des soignés. Il est préjudiciable à l’équilibre de la société. L’intrusion massive de la technique dans la pratique médicale trahit une peur panique de l’homme face à la mort qui l’attend. En refusant d’accepter la réalité de la mort, le médecin contribue à exproprier ses co-êtres humains d’un potentiel de maturation et d’approfondissement de la compréhension de leur vie.
Les pratiques actuelles en cancérologie diminuent la perception des difformités du corps, annonciatrices de la fin de la vie. La destruction de la tumeur réduit la durée pendant laquelle la patiente et son médecin perçoivent la maladie cancéreuse. Le repérage de cancers de petite taille est une contribution à la limitation de cette durée.
Il a été démontré que les diagnostics de pseudo-cancers des poumons ne sont pas liés au tabac.
Les «cancers» dépistés et confirmés par l’histologie sont si nombreux qu’ils masquent le lien de causalité réel. Etant donné la méconnaissance actuelle du cancer du sein, il serait éthique de revenir à l’observation de la dynamique des tumeurs pour discerner quels soins sont adaptés. Lorsque le patient ou son entourage perçoivent que cela ne va pas, l’action du médecin est humainement justifiée. Les résultats de l’épidémiologie clinique contribuent à optimiser ses pratiques. Par contre, lors d’un dépistage, l’initiative d’entreprendre une investigation ne dépend pas d’un signe d’appel. Cette situation exige qu’une recherche ait apporté la preuve expérimentale de son bénéfice avant de l’appliquer.
Les études menées sur le dépistage du cancer du sein n’ont pas apporté la preuve d’une réduction de la mortalité. Par contre, elles montrent que le dépistage provoque le sur-diagnostic. De plus, l’hypothèse d’une accélération de la manifestation des cancers secondaires dans les organes vitaux consécutive à l’intensification du dépistage a été confirmée par les résultats de l’analyse des données officielles disponibles en France.
Etant donné la méconnaissance actuelle du cancer du sein, il serait éthique de revenir à l’observation de la dynamique des tumeurs pour discerner quels soins sont adaptés.
La médecine se trouve aujourd’hui devant une alternative. Soit elle choisit l’authenticité et les pouvoirs technoscientifiques ne font que graviter autour d’elle; soit elle se laisse phagocyter et instrumentaliser par la technoscience.
Il y a actuellement à une corruption de l’acte médical par la déviation de la responsabilité médicale à celle d’une responsabilité à l’égard d’une administration. Le repérage de cette situation mérite attention. En effet, des formes analogues d’engagement de médecins et de scientifiques renommés entendus lors des procès de Nuremberg ont suscité la naissance du premier code éthique par la prise de conscience de leur dépendance vis-à-vis du pouvoir.
La stratégie actuelle d’intervention collective, «biopouvoir » sur les corps, contredit l’affirmation des principes d’autonomie et d’autodétermination.
Selon les données scientifiques dont l'on dispose à ce jour, le dépistage du cancer du sein n’obéit pas à la première règle de conduite du médecin: «d'abord, ne pas nuire».

Aucun commentaire: